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De(s)rives #2

5.00

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Constatant la globalisation exponentielle dont est victime le monde de l’art contemporain, avec notamment, la prolifération des foires internationales et l’emballement spéculatif du prix des œuvres devenues marchandises, la deuxième édition de De(s)rives est allée se blottir de manière métaphorique dans un autre type de marché, au plus près de la nécessité même de chacun : se nourrir. Marché de l’art ou art au marché, œuvres merchandising ou nourritures de l’esprit, ce nouveau projet pose les questions fondamentales de la proximité quotidienne de l’art, de sa place dans la ville et de la liberté des artistes à créer, au moins temporairement, hors des réseaux traditionnels. Pour De(s)rives#2, j’ai demandé à vingt artistes d’investir le marché Beauvau, place d’Aligre. Celui-ci, constitué d’allées et de stands, est organisé de manière identique à celle des foires d’art contemporain. Pendant deux semaines, les dix-huit commerçants, maraîchers, fleuristes, fromagers, bouchers ... hébergent avec complicité les interventions des artistes. Certains « stands » accueillent des « solos shows » tels ceux de Corine Borgnet chez le volailler qui utilise les os des poulets dans ses œuvres. Les micro sculptures de Yusuké Y. Offhause rappellent autant des bâtiments historiques réalisés de mémoire que les gâteaux du pâtissier. Les iPad Air guitar de Benoît Pype, disposées chez la fleuriste, suggèrent le chant des fleurs et les épiceries minimales de Lucy et Gorge Orta, présentées chez un des fromagers, alertent sur le libre choix de consommer sans marquage de publicité. La plupart des artistes se dispersent dans l’ensemble du marché et sont à dénicher, soit en levant la tête sur la bestiole d’Anne Ferrer perchée sur la charpente, ou sur l’Hypnos de Julien Berthier , soit en parcourant l’ensemble des étals à la recherche des San Antonio d’Arnaud Labelle-Rojoux, des pommes de terre germées de Jacqueline de Jong ou des « pavés » en argile sur dorure à la feuille, comme des fromages d’un autre monde de Stéphane Thidet. Faire son marché c’est aussi se munir d’un cabas, celui réalisé comme une peinture par Juliana Dorso, y déposer les graines d’arbres de Fabrice Hyber, porter la visière multicolore de Florence Doléac pour mieux se concentrer sur ses achats et avoir le sens du jeu en souscrivant au Jeu des 7 erreurs imaginé par Pierre Ardouvin.

10,5x30 cm
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